Le parc de Préfargier: entre forêts, prairies et jardins

Venu à Préfargier se faire soigner, le poète zurichois du XIXe siècle, Conrad-Ferdinand Meyer, aurait dit en voyant la beauté du parc : « Mère, je suis déjà guéri »!

D’une superficie d’environ 30 hectares, le parc de Préfargier est composé de plusieurs parties, entre forêt, jardin, prairie et verger, qui descendent en pente douce pour rejoindre les rives du lac de Neuchâtel.

Fidèle à son concept d’origine, la majorité du parc est aménagé selon le style anglais, à savoir un espace vert qui offre l’illusion d’un paysage naturel, qui aurait poussé ainsi sans la main de l’Homme.

La Maison de Santé de Préfargier, dans le canton de Neuchâtel, vers 1848. (AEN)

Une partie toutefois du parc, situé vers la Villa Meuron, présente les caractéristiques d’un jardin à la française. Théâtral, ce type d’aménagement offre, à l’inverse du style anglais, une impression d’organisation, avec ses rangées géométriques de buis taillées au millimètre près.

Malheureusement, la Pyrale du buis, une espèce de papillon originaire d’Extrême-Orient et introduite accidentellement en Europe dans les années 2000, a ravagé l’entier de ce jardin, tous les buis ont dû être arrachés.

Vue du jardin à la française du parc de Préfargier aujourd'hui. CNP communication

Un lieu au service de la biodiversité

De nos jours, l’entretien de l’entier du parc est assuré par une équipe de trois paysagistes, employés par le Centre neuchâtelois de psychiatrie. 

Responsable des espaces verts, Michael Gerber nous explique que l’objectif aujourd’hui est de favoriser la biodiversité des lieux. Pas de produit phytosanitaire ni de désherbant, le nettoyage des mauvaises herbes se fait à la vapeur par exemple. 

En se promenant dans le parc, il est aussi possible d’observer des parties d’herbes qui ne sont pas fauchées. Ces espaces, qui s’alternent au fil des ans, permettent de favoriser le développement de la faune et la flore.

Les lisières de forêt sont aussi entretenues de façon à favoriser la biodiversité. CNP communication

Les bordures de forêts, elles, sont entretenues de façon à préserver certaines espèces d’oiseaux, d’insectes, mais aussi d’arbres et de plantes sauvages. Michael Gerber et son équipe les taillent selon le modèle de la lisière étagée, autrement dit, ils enlèvent les premiers grands arbres de la forêt pour permettre aux arbustes et autres petites végétations de s’épanouir dans cette zone intermédiaire, entre prairie et forêt.

 

La partie verger du parc ne fait pas exception à l’approche bio adoptée pour son entretien. Elle est cultivée sur le modèle du verger haute-tige, où les arbres atteignent une hauteur qui favorise la nidation de certaines espèces d’oiseaux rares. 

Au niveau des récoltes de fruits, on peut retrouver des coings, des pruneaux ou encore des mirabelles. Mais la reine du verger est, sans aucun doute, la pomme.

Chaque année, elles sont ramassées et pressées pour faire un jus de pommes maison, à déguster et à acheter directement sur le site de Préfargier, à la cafétéria de la Bulle !

 

En août, l'équipe des espaces verts s'occupe de cueillir les mirabelles. CNP communication

Comme partout ailleurs, le parc de Préfargier doit toutefois faire face au défi du réchauffement climatique. L’équipe des espaces verts veille ainsi à préserver au maximum les essences exotiques qui embellissent le parc, mais certains arbres souffrent des nouvelles conditions climatiques.

Une partie importante du travail de Michael Gerber consiste donc aussi à trouver des solutions pour permettre au parc de prospérer, en surveillant l’évolution de la santé des arbres, et en les remplaçant, petit à petit, par des variétés qui peuvent s’épanouir dans ces nouvelles conditions.


Pour aller plus loin : sources et informations

Le livre « Préfargier, 150 ans au service de la psychiatrie », Hauterive, éditions G. Attinger, 1999, évoque le parc du Préfargier.

Panneau:

Découvrez Louis Coulon à travers sa notice du Dictionnaire historique de la Suisse et sa biographie sur le site du Musée d’ethnographie de Neuchâtel.

Retrouvez ici l’article « View Through a Window May Influence Recovery from Surgery » de Roger Ulrich (en anglais).

L’équipe de [S]CITY s’est intéressée dans leur article « Nature en ville : espaces verts et matière grise » aux bienfaits des espaces verts en milieu urbain